II. Un conflit qui s’internationalise

Les troupes coloniales

G3coloniales_Giromagny

Ce document est une carte postale montrant une nouba de la division marocaine lors de la revue exécutée par le Général Lyautey.
Elle a été prise à Giromagny le 28 juillet 1915. Le Général Lyautey était le Commissaire Résident Général de la République Française au Maroc, il devient en 1916 ministre de la guerre.

Une Nouba est une musique militaire des régiments de tirailleurs d'Afrique du nord comportant des instruments indigènes. La revue est une inspection de l'état des troupes effectuée par un haut gradé ou une personnalité civile.

Source : Archives départementales du Territoire de Belfort

La division marocaine a été formée au Maroc par Lyautey. Elle est composée de troupes coloniales d’Afrique du nord : les Tirailleurs Algériens et Tunisiens, de Zouaves et de Légionnaires, c’est-à-dire des étrangers attachés à la France qui se sont engagés volontairement dans son armée. Les tirailleurs Marocains venus du Protectorat du Maroc, ont également servi dans l'Armée d'Afrique.

Toutes ces troupes coloniales ont joué un rôle important dans la bataille de la Marne en septembre 1914 et dans celle de l’Artois en mai 1915. Lors de la bataille de la Marne le maréchal Foch aurait même dit «  la fortune a voulu que la division marocaine fut là ». Si ces troupes d'élite pleine d'élan n'avaient pas été présentes, la victoire n’aurait peut-être pas été au rendez-vous. Ces soldats se distinguent par leur tenue exotique : la chéchia rouge et le pantalon bouffant.

Elles stationnent en repos dans la région de Belfort durant l’été 1915, où elle cantonne à Bussurel en Haute-Saône puis à Giromagny. La division marocaine est alors visitée, félicitée et décorée par les plus hautes personnalités. Le commandant de la place de Belfort, le général Thévenet leur remet la croix de guerre. Les troupes ont aussi été passées en revue par le généralissime Joffre le 14 juillet 1915 et par le président de la République, Poincaré, et le ministre de la guerre en septembre 1915.

A la fin du conflit la division marocaine comptera dans ces rangs des unités les plus décorées de l’armée Française. Tous ses drapeaux ont reçu la légion d’honneur. Sur les 180000 combattants maghrébins mobilisés en Europe 1 sur 7 ne reverra jamais l'Afrique. Ce n'est pas d'avantage que les Français du continent. Contrairement à une idée reçue les combattants d'Afrique n'ont pas servi de chair à canon pour épargner les vies européennes.

Jules Lamy et Gabriel Pingitore