III. Un conflit qui s’éternise.

Des soldats qui souffrent

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Sur cette photographie, nous voyons des soldats atteints de blessures de guerre, certains tiennent des béquilles, au 1er rang au centre, l’un d’entre eux est même amputé d’une jambe ; ils sont en convalescence, momentanément à l’abri des combats de première ligne mais tous affichent un visage grave sans sourire.

Source : Archives municipales de Belfort

La guerre de 1914-1918 a été une catastrophe en pertes humaines en raison de l’utilisation d’un armement de plus en plus destructeur  surtout l’artillerie qui a multiplié les blessures aux membres et à la face par éclats d’obus. Les soldats ont encaissé beaucoup de blessures aussi bien physiques que morales avec des altérations nerveuses et psychiques terribles telles que le « Shell-shock » : une paralysie totale consécutive à un traumatisme.

Plus de 9 millions de combattants sont morts et 21 millions de soldats ont été blessés au cours des combats. La France est le pays qui a perdu le plus grand nombre d’hommes : un soldat sur cinq est mort (plus d’1,4 million au total), parmi les belligérants de la Première Guerre mondiale.

Une véritable chaîne de santé se met rapidement en place après les débordements et l’inorganisation des offensives d’août et de septembre 1914. Les blessés sont pris en charge par des brancardiers et transportés aux postes de secours avancés en 1ère ligne. Des camions-ambulances et des trains sanitaires évacuent ceux qui le peuvent vers les HOE : les hôpitaux d’évacuation situés hors de la zone de combat, à l’’arrière pour être soignés. Aux unités sanitaires de l’armée s’ajoutent des hôpitaux complémentaires, des maisons de convalescence pour les cas les plus bénins installés dans des locaux improvisés : écoles, usines...

Pour pouvoir être plus efficace, il a fallu mobiliser du personnel : en plus du personnel de santé de l’armée et de l’état, des organismes privés se sont mobilisés : les institutions religieuses, catholiques et protestantes, la Croix-Rouge et des milliers d’infirmières bénévoles.

Au cours de ces années de guerre la médecine a fait de gros progrès notamment dans les domaines de la chirurgie réparatrice et viscérale, de la psychiatrie et de la prise en charge des pathologies psychiques, de l’hygiène et de la lutte contre les infections post opératoires et la gangrène. La mortalité des grands blessés a rapidement chuté.

Le visage de la France a totalement changé au lendemain de la guerre quand sont revenus les rescapés, en vie oui mais amputés, mutilés, gueules cassé dont la présence a rappelé le lourd sacrifice de la guerre.

Alizée Soumaré et Tania Paninia