Cette carte postale montre le bombardement du bar Nicolas. C’est un café situé dans l’avenue de la gare à Belfort. Le 18 octobre 1916, la maison est démolie par un obus de 380 et on compte 4 cadavres ensevelis sous les décombres. Les victimes sont une famille, le père et la mère restés à l'étage et les enfants réfugiés à la cave, qui eux ont, succombé, asphyxiés par les fuites du gaz d'éclairage dont les conduites avaient été coupées. Seul un employé de la gare est retrouvé sain et sauf par les sapeurs pompiers.
Source : Archives départementales du Territoire de Belfort
Dès le 03 septembre 1914, Belfort subit ses premiers bombardements allemands à 1h00. L'agglomération est une cible facile pour l'ennemi, car elle est proche de la frontière avec l'Alsace allemande et de la ligne de front ; elle est à portée de tir.
Au total Belfort a enregistré 702 bombardements et 640 points de chutes qui ont fait 17 morts 68 blessés au total d’après un témoin de l’époque, Charpentier-Page qui a consigné tous les impacts dans son livre « 52 mois de guerre à Belfort ».
Il s’agit d’abord de bombardements aériens, car les Allemands disposaient d’un camp d’aviation à Habsheim, et il fallait moins de trente minutes à une escadrille pour venir déverser son chargement d’explosifs.
Mais de février à octobre 1916, les Allemands installent, près de Mulhouse un énorme canon de 17 m de long capable d’envoyer des projectiles de longue portée de 750 kg. Les Belfortains ont surnommé ce monstre de feu « la grosse Bertha ».
Leur moral souffre de cette pluie de bombardements. A Belfort une alarme se met en place, elle est donnée par une sonnerie de clairon émanent depuis le poste du château et qui est relayée par les différentes casernes de la place. On prend même des précautions pour limiter l’éclairage nocturne de la ville afin de ne pas attirer l’attention des avions ennemis sur la ville.
L'aviation française basée au champ de Mars et à Chaux lutte contre ces attaques et prend en chasse les appareils allemands.
Deniz Ogut