Le territoire de Belfort est né du traité de Francfort de 1871 et la ville de Belfort symbolise la résistance héroïque à l’envahisseur prussien avec le Lion de Bartholdi comme rappel permanent.
Le mur d’enceinte des faubourgs à la hauteur de l’institution Sainte-Marie. Le pont métallique construit sur la Savoureuse pour le chemin de fer stratégique, ancêtre de l’actuel pont Clémenceau.
AMB
En 1914, Belfort est une ville stratégique pour le système de défense français qui repose sur la fortification de tous les lieux de passage possible des troupes ennemis. Des forts reliés par un chemin de fer stratégique sont construits afin de bloquer le passage de la trouée de Belfort aux ennemis allemands.
Le 3 août 1914 lorsque l’Allemagne déclare la guerre à la France, le général Thévenet proclame l’état de siège de Belfort en raison de sa proximité avec la frontière allemande : une vingtaine de kilomètres.
La ville se trouve placée sous commandement militaire « en conséquence les pouvoirs dont l’autorité civile était revêtue pour le maintien de l’ordre et de la police passent tout entiers à l’autorité militaire ».
Le général ordonne l’évacuation des « bouches inutiles » c’est-à-dire toutes les personnes non indispensables à la défense de Belfort : femmes, enfants, vieillards, hospitalisés, détenus et étrangers. Ce sont entre 20 000 et 25 000 habitants qui seront évacués vers le Doubs, le Jura, l’Ain et l’Isère.
Il faudra attendre la fin de l’état de siège le 14 août 1915 pour que les évacués soient autorisés à rentrer.
Avec la guerre, la vie belfortaine s’organise : la ville qui comptait 7500 militaires répartis entre les 6 casernes et les 8 forts voit arriver en août 1914 plus de 70 000 soldats appelés à combattre dans la région.
Les autorités réquisitionnent les civils pour subvenir aux besoins de la ville et des militaires : alimentation, transport, logements, écoles et collèges transformés en hôpitaux, fermeture des cafés, fabrication de matériel de guerre à la SACM…
La circulation des personnes est contrôlée par la délivrance de permis de circuler et sauf-conduits, les portes de la ville se ferment à 20 heures.
Dès le 3 septembre 1914 et jusqu’au 27 mars 1918, Belfort est bombardée par les avions -taubes- allemands et par un canon à longue portée (la « grosse Bertha ») tirant des obus de 380. La ville vivra dans l’angoisse, au rythme des alertes signalées par le clairon du château, elle recevra 702 projectiles responsables de dégâts matériels importants, de 17 morts et 68 blessés.
Peu à peu la vie reprend son cours à partir d’avril septembre 1915 : les cafés sont ré ouverts, la circulation des tramways est rétablie, la bibliothèque et les musées rouvrent, les foires reprennent, les régiments d’infanterie donnent des concerts place d’Armes le dimanche, des représentations sont organisées au profit d’œuvres caritatives pour les victimes de guerre (orphelins, veuves, blessés, mutilés…).
Les prix flambent, des produits manquent et des cartes de rationnement sont mises en circulation comme celle de sucre à partir du 1er janvier 1917 ou la carte de pain le 1er mars 1917. Les belfortains survivent tant bien que mal à l’effort de guerre.
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signée à Rethondes, la paix revient et Belfort enterre et honore ses morts pour la France.
Du 15 au 17 août 1919 des grandes fêtes de la victoire et de la paix sont célébrées à Belfort et la ville reçoit la croix de guerre le 4 juillet 1920.