« Contextualisation » soldat
L’armée française à la veille de 1914 représente 880 000 hommes répartis entre l’armée de terre et l’armée de mer. C’est la loi dite des 3 ans d’août 1913 qui a permis d’augmenter les effectifs et de créer 10 régiments d’infanterie supplémentaires. Avec la mobilisation générale décrétée le 2 août 1914 c’est plus de 3, 5 millions d’hommes âgés de 20 à 48 ans qui sont incorporés dans l’armée française. Sur les quatre années de guerre, la France aura mobilisé environ 8 millions d’hommes en métropole et dans ses colonies. Le conflit aura fait 1,4 millions de morts et 4,2 millions de blessés et mutilés dont les « gueules cassées ».
Belfort, comptait environ 7 500 militaires avant le conflit après la mobilisation les effectifs militaires atteignent près de 70 000 hommes.A la fin de la guerre, ce sont 1100 belfortains qui sont morts glorieusement pour la patrie et dont les noms figurent dans un livre d’or (AMB).
La grande guerre aura fait évoluer l’uniforme du soldat, des très voyants képi et pantalon rouge garance au plus discret uniforme bleu horizon et casque d’acier de 1916. Le soldat porte en permanence un équipement lourd, environ 30 kg, constitué d’un havresac contenant ses accessoires personnels, d’une gourde métallique, d’un fusil Lebel qui peut s’équiper d’une baïonnette, une couverture, une toile de tente, un masque à gaz. Il porte autour du cou une plaque d’identité pour permettre son identification en cas de décès sur le No man’s land.
L’armement a beaucoup évolué pendant le conflit avec l’utilisation du fusil à baïonnette, des canons, obus, mitrailleuses, lance-flammes, gaz asphyxiants malgré leur interdiction par la déclaration de la Haye de 1899 utilisés à partir du printemps 1915, tanks dès 1917 et l’aviation de guerre.
L’aviation est utilisée au début pour de simples missions de reconnaissance puis de véritables combats aériens héroïques s’engagent. Les avions sont équipés de mitrailleuses et Roland Garros imagine un système qui permet de tirer à travers l’hélice. Les pilotes qui prennent en chasse les avions ennemis se voient attribuer le titre d’ « As » lorsqu’ils sont titulaires de 5 victoires puis de 10 victoires à partir d’août 1917. En France, on recense 182 As officiels entre 1914-18, à Belfort le plus célèbre pilote de l’escadrille des Cigognes est Adolphe Pégoud. Il reçoit le titre d’As en avril 1915. Le 31 août 1915, Pégoud se lance à la poursuite d’un avion allemand, celui-ci lui lâche une rafale qui le tue, l’aviateur s’écrase près de Petit-Croix. Il est le premier As à tomber en combat aérien.
La guerre des tranchées est d’une violence extrême, les soldats du 35ème régiment d’infanterie de Belfort participeront notamment à la bataille de Verdun entre février et décembre 1916. Les conditions de vie y sont terribles : les poilus vivent dans la boue, l’humidité, le manque d’hygiène (rats, poux), la puanteur des cadavres, la nourriture est insuffisante et froide car le trajet des cuisines roulantes à la première ligne sont longs et dangereux. Le moral des soldats est éprouvé, ils vivent dans la crainte continuelle de la mort, le fracas des armes, la violence des assauts, la mort des camarades.